L’incontinence est un phénomène beaucoup plus fréquent qu’on ne l’imagine. Encore honteux aux yeux du grand public et même des personnes qui en souffrent, ce trouble n’est pas seulement réservé aux personnes âgées. L’incontinence urinaire est vécue par toutes les femmes et les hommes qui en souffrent comme un véritable handicap.
Sentiment de honte, de dégradation de l’image de soi, isolement en sont les principales conséquences. Ce symptôme, souvent considéré comme un témoin du vieillissement, concerne en fait toutes les classes d’âge. L’incontinence urinaire est restée pendant des années un tabou peu abordé dans le monde médical.
Selon les différentes études épidémiologiques, on estime qu’entre 3 et 3,5 millions de personnes sont confrontées à ce problème en France. Les femmes sont les plus touchées et représentent 70 % des personnes incontinentes. Ramenées à la population générale, elles seraient 10 à 20 % concernées par ces fuites urinaires. Même si l’incontinence est plus fréquente chez les plus de 55 ans, elle n’est pas absente chez les plus jeunes.
L’urologie est la principale spécialité impliquée dans cette prise en charge. Les urologues sont formés pour prendre en charge tant sur le plan médical que chirurgical, l’incontinence urinaire de l homme et de la femme, quel que soit l’âge et le contexte ou encore le mécanisme.
Définition :
L’incontinence d’urines de la femme peut être définie comme la perte involontaire d’urines par l’urètre. La fuite urinaire survient lorsque les forces d’expulsion résultant de la poussée abdominale débordent les forces de retenue exercées par l’urètre.
Les différents types d’incontinence :
1) L’incontinence urinaire liée à l’effort : Ce type d’incontinence est un problème mécanique. Elle se caractérise par une faiblesse des muscles du périnée et du sphincter urinaire qui maintiennent fermée la vessie et empêchent naturellement les écoulements d’urine. Lorsque ces muscles ne peuvent plus assurer leur fonction, une augmentation de la pression abdominale (toux, éternuement, effort physique, rire) peut occasionner des fuites.
2) L’incontinence liée à une hyperactivité vésicale :
Ce type d’incontinence se manifeste par des envies pressantes (impériosités) que l’on ne peut réprimer. Le problème n’est pas mécanique mais met en jeu la vessie, qui se contracte trop tôt et sans raison. Résultat : des envies très handicapantes d’uriner survenant de manière intempestive. Cette hyperactivité vésicale peut cacher une maladie (infection urinaire, polype, calcul dans la vessie, inflammation vaginale ou des affections neurologiques).
3) L’incontinence urinaire mixte :
L’association d’une incontinence d’effort et d’une incontinence par vessie instable est décrite comme une incontinence mixte. Selon un rapport de l’ANAES5, « l’incontinence urinaire d’effort (IUE) est la forme la plus fréquente d’incontinence urinaire. Elle est associée dans un tiers des cas à une impériosité mictionnelle, définissant l’incontinence mixte ».
4) l’incontinence par regorgement :
Elle est la forme la plus fréquente chez l’homme. Due à une perturbation de la fonction d’évacuation de la vessie (par augmentation du volume de la prostate par exemple), elle engendre un trop plein, qui peut conduire un affaiblissement du muscle vésical, entraînant des fuites permanentes d’urine par gouttes. Lorsque l’origine de l’incontinence est inconnue, on parle d’incontinence psychogène ou idiopathique.
Les traitements :
1) La rééducation périnéale :
Toutes les recommandations indiquent que la rééducation périnéale doit être le traitement de première intention de l’incontinence urinaire d’effort chez la femme et chez l’homme. La rééducation périnéale est faite chez la femme, soit par des sages-femmes lorsqu’il s agit d une incontinence du post partum, soit par des kinésithérapeutes.
2) Les médicaments :
Le traitement médicamenteux est le traitement de première intention de l’hyperactivité vésicale avec ou sans incontinence. Les traitements actuellement disponibles et disposant en France d une autorisation de mise sur le marché dans cette indication appartiennent à la classe des para sympathicolytiques avec effet anti cholinergique.
3) La chirurgie :
Le traitement chirurgical s’adresse prioritairement au traitement de l’incontinence urinaire d’effort de la femme lorsque la rééducation périnéale a échoué . Depuis 1997, ce traitement repose sur la mise en place de bandelettes sous urétrales. La simplification des techniques de pose conjuguée à une amélioration de l’efficacité a conduit à une augmentation significative du nombre d interventions chirurgicales réalisées pour incontinence urinaire d’effort de la femme.
Mode d’action de la bandelette de soutènement urétral dans le traitement de l’incontinence urinaire d’effort : une fois la bandelette mise en place sous la partie moyenne de l’urètre, sans tension, elle va former un hamac sous l’urètre, le supportant pendant l’effort affin d’éviter qu’il s’ouvre et, par conséquent, elle va empêcher toute fuite d’urine.
Les résultats montrent un taux de guérison de l’ordre de 85 % et 15 % d’amélioration significative.
Les bandelettes sont généralement constituées de fibres (mono filament) de polypropylène (substance inerte et bien tolérée par l’organisme ce qui diminue le risque de rejet). Selon la voie chirurgicale utilisée pour poser la bandelette, il existe actuellement plusieurs types de bandelettes :
L’intervention nécessite une courte anesthésie, et peut être réalisée lors d’une hospitalisation d’une à deux journées ou en ambulatoire.
Lorsque vous arrivez à votre domicile, normalement, vous aurez un arrêt de travail pendant une à deux semaines, cela variant en fonction du type de travail que vous exercez. Pendant cette période où vous ne travaillez pas, il vous faut éviter de porter des charges lourdes, c’est-à-dire de préférence ne dépassant pas 2 ou 3 kilos. Il est important de ne pas lever de charges qui puissent provoquer une tension de la paroi abdominale, dans la mesure où cela pourrait provoquer un retour temporaire de problèmes de fuite urinaire, et de ne pas faire d’exercice physique (vélo, jogging…) pendant à peu près quatre semaines. Éviter les bains et les relations sexuelles pendant les quatre semaines qui suivent l’intervention chirurgicale de manière à ce que les incisions du vagin aient le temps de cicatriser complètement. Vous pourrez reprendre les activités normales au terme de huit semaines.
Une visite de contrôle aura lieu quatre semaines après l’intervention.
Les autres traitements chirurgicaux :
Il existe à côté des bandelettes sous urétrales, d’autres procédures chirurgicales reposant sur la pose de dispositifs implantables :
4) Les palliatifs :